Savoir si mon pot est résistant au gel ?
Image d'un pot brisé par le gel

Image par Andreas de Pixabay

Comment savoir si mon pot à bonsaï
est résistant au gel ?


Claude Savard
CSCeramique

Savoir si mon pot est résistant au gel, si vous vivez dans une région ou les hivers sont rigoureux, cette question est cruciale. Il est souvent difficile d’y répondre précisément. Cependant, si vous connaissez le potier qui a fabriqué vos pots, il doit vous fournir cette information essentielle. En effet, il existe divers types de pots à bonsaï sur le marché. Par exemple, les pots économiques se trouvent fréquemment dans les magasins non spécialisés. Fabriqués en série avec de l’argile de mauvaise qualité, ils conviennent uniquement pour des arbres d’intérieur ou dans des serres maintenues à plus de 2 degrés Celsius, car ils ne supportent pas le gel. Souvent, ces pots standardisés ne mettent pas en valeur votre bonsaï.

Cependant, dans les régions sans gel, les potiers n’ont pas besoin de garantir une certaine qualité d’argile ou une cuisson spécifique. En revanche, si vous achetez des pots à l’étranger, vérifiez leur résistance au gel. Pour ma part, je n’ai pas le choix. ma clientèle au Canada, répartie dans des zones de rusticité entre 2 à 8, m’oblige à utiliser de l’argile de première qualité et à effectuer des cuissons à haute température pour vitrifier l’argile et la glaçure. Cela garantit leur résistance au gel et met en lumière votre bonsaï à long terme.


Comment vérifier la résistance au gel
de votre pot ?

Pour vous assurer que vos pots résistent aux rigueurs de l’hiver, voici une méthode simple à suivre.

Pot avec balance pour trouver son poids
  • Tout d’abord, pesez votre pot sec
Trouver le poids du pot.
  • Notez son poids.
    Celui-ci pèse 790 grammes à sec.
Imerger le pot entièrement
  • Ensuite, immergez-le complètement pendant plusieurs heures afin qu’il s’hydrate parfaitement.
Trouver le poids après le trempage.
  • Retirez le pot de l’eau et essuyez-le soigneusement avec un linge sec.
  • Pesez de nouveau le pot et notez son poids.

Il est maintenant temps d’effectuer un petit calcul. Par exemple, si votre pot pèse 790 grammes à sec et 808 grammes après le trempage, procédez comme suit :

  1. Soustrayez le poids sec du poids après trempage :
    808 – 790 = 18 grammes
  2. Divisez cette différence par le poids après trempage :
    18 / 808 = 0,022
  3. Multipliez le résultat par 100 pour obtenir un pourcentage :
    0,022 x 100 = 2,22 %

Si le résultat est inférieur à 4 %, votre pot devrait résister au gel. En revanche, si le pourcentage est supérieur à 4 %, il est risqué de l’exposer à des conditions de gel.

Cette méthode vous permet d’évaluer la durabilité de vos pots face au gel, vous aidant ainsi à préserver votre collection en toute sécurité. Grâce à ces étapes, vous pouvez garantir que vos pots conserveront leur beauté et leur intégrité même pendant les hivers les plus rudes.


Pourquoi certains pots ne résistent-ils
pas au gel ?

La réponse réside dans la cuisson de l’argile. En effet, lorsque l’argile est cuite à basse température, elle ne s’agglomère pas totalement. Autrement dit, les composants de l’argile ne fondent pas entièrement, laissant de l’air entre les particules. C’est similaire aux cubes de sucre pour le café qui, exposés à l’humidité et à la chaleur, se collent ensemble sans fondre complètement.

Examinons ce qui se passe lors de la cuisson de l’argile.

Image de particules qui forment de l'argile.
  • L’argile est composée de plaques d’argile, de feldspath, de quartz et d’eau, cette dernière rendant l’argile malléable.

Image de particules qui forment de l'argile mais sans eau
  • Lors de la cuisson, il est essentiel qu’il ne reste aucune trace d’eau ou d’humidité dans le pot.
Image de particule de l'argile à la première cuisson
  • Lors de la première cuisson, généralement à basse température, les composants tels que l’argile, le feldspath et le quartz s’agrègent sans fondre entièrement..
Image de particule de l'argile à la après la première cuisson
  • Ces pots deviennent alors résistants mais restent poreux. En effet, ces espaces vides se remplissent d’eau. Par conséquent, lorsque ces pots sont exposés à des températures très froides, l’eau gèle, ce qui provoque l’éclatement de l’argile et de la glaçure.
Résultat de la cuisason à haute température
  • Cependant, si les pots sont cuits à haute température (plus de 1200 degrés Celsius), les composants fondent complètement, éliminant ainsi les espaces vides.

En conséquence, les pots deviennent beaucoup plus résistants au gel car il n’y a plus d’espace entre les particules, empêchant l’infiltration de l’eau. En optant pour une cuisson à haute température, on obtient des pots à bonsaïs de qualité supérieure, garantissant ainsi leur durabilité dans des conditions climatiques difficiles


Voici un exemple d’un pot qui n’a pas résisté à nos hivers Québécois.

Il y a plusieurs décennies, lorsque je débutais en poterie sans aucune connaissance préalable, j’ai fabriqué l’un de mes tout premiers pots. Voici un excellent exemple d’un pot conçu avec de l’argile de mauvaise qualité et cuit à basse température.

  • Comme vous pouvez le constater, la glaçure s’est fissurée et a éclaté sous l’effet du gel. Par conséquent, ce pot n’a pas résisté au premier hiver.

Pour assurer la résistance de vos pots aux intempéries tout en accentuant leur beauté dans votre collection, optez pour ceux qui ont été soumis à une cuisson à haute température. Non seulement cette méthode renforce leur solidité, mais elle prolongera également la durée de vie de vos pots, préservant votre investissement au fil des années.